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en alimentation et productions animales
26
Novembre
Session Vaches Laitières 2015. LE NOUVEL ENVIRONNEMENT DE LA FILIERE LAIT. RECENTS DEVELOPPEMENTS TECHNIQUES ET ECONOMIQUES.
Compte rendu

La 7ème journée Ferenc Semptey, qui s’est déroulée le 26 novembre 2015 à Paris, abordait le nouvel environnement de la filière lait selon trois angles :

– un aspect qualité (qualité du lait, statut en vitamine A),

– la question de l’organisation (grands troupeaux laitiers en Israël et en France ;

– résultats comparés des élevages français et néerlandais), l’adaptation à l’après quotas.

 

Pour Pierre Mathevet (vétérinaire): L’évolution de la taille des troupeaux induit de nouveaux besoins en suivi d’élevage. Par exemple, le vétérinaire passe deux à trois fois par semaine dans un élevage en Israël ce qui n’est pas le cas en France ! Mais attention, derrière les animaux, les vétérinaires et les éleveurs, il y a des hommes. Et l’accroissement de la taille des troupeaux pointe l’importance des relations entre les hommes pour prendre des décisions et les appliquer.

Olivier Salat (vétérinaire dans le Cantal, membre SNGTV), la qualité du lait regroupe la qualité règlementaire du lait (germes, cellules, lipolyse, point de cryoscopie), la qualité technologique (TB, TP), la qualité nutritionnelle (caséine, oméga 3 et 6). Le point crucial aujourd’hui reste la maitrise du taux de cellules qui repart à la hausse depuis quelques années. Les leviers principaux pour l’éleveur sont la maîtrise de la machine à traire, l’hygiène à la traite et la biosécurité en élevage. Les autres critères sont plutôt bien maîtrisés mais peuvent déraper comme les spores butyriques en cas d’ensilage trop chargé en terre, ou le taux protéique si la ration est déficitaire en acides aminés limitant comme la méthionine.

Pascal Lebreton (NVBC) : le statut en vitamine A des vaches allaitantes se dégrade en été quand la pâture est pauvre en bétacarotène mais peut se reconstituer par une bonne complémentation minérale en hiver. Sans cette dernière, leurs veaux risquent d’être carencés. Les vaches laitières ont quant à elles un meilleur taux de vitamine A car elles sont supplémentées quasiment en continu. Attention toutefois aux excès d’apport.

Yossi Brahmi (directeur commercial Europe, Afimilk) – En Israël, le troupeau laitier total compte 110 000 vaches. Les plus petits élevages ont au moins 150 à 200 VL et plus d’une trentaine d’élevages possèdent plus de 1000 vaches. La conduite de tels troupeaux impose une grande rigueur dans la gestion. En Israël comme en France, les élevages produisent énormément de données qu’il est important de récupérer pour pouvoir les gérer. Les outils de travail sont là, aussi bien pour améliorer le bien être des troupeaux que celui des éleveurs.

Jacques Eouzan (directeur du service ruminant, Cargill France): la conduite d’un grand troupeau exige de se fixer certains objectifs. Par exemple, nous recommandons une ingestion de 700 g de MS par litre de lait. Pour arriver à ce niveau là, trois phases doivent être soignées pour maximiser l’efficacité et la longévité des animaux : le tarissement, la préparation du au vêlage et le début de lactation. D’autres critères sont importants, comme la maîtrise du cout de du renouvellement qui est lié à l’âge au vêlage des génisses. Enfin, pour les grands troupeaux, la gestion de lots pour l’alimentation pour mieux coller aux besoins nutritionnels des animaux peut être soit physique quand l’effectif le permet, soit « virtuel » grâce au robot ou au Dac.

Hermjan Darwinkel (éleveur en Sarthe, président du groupe français de l’European Dairy Farmers) – Les Néerlandais, comme les européens du nord en général ont bien mieux réussi leur année laitière que les Français. Toutefois, le tiers des meilleurs élevages français se classent parmi les meilleurs européens, à quasi égalité avec les Allemands. L’un des principaux enseignements à tirer des comparaisons réalisés à l’intérieur du groupe des European Dairy Farmers (éleveurs laitiers adhérents volontairement), c’est que l’hétérogénéité au sein de chaque groupe national est supérieure à l’hétérogénéité entre pays.

Olivier Perret (Fideor-Cogedis)  – le contexte laitier est particulièrement chahuté avec l’arrêt des quotas laitiers après trente ans de fonctionnement mais aussi la nouvelle PAC. Les comportements des élevages doivent donc profondément changer pour s’adapter, surtout dans un contexte d’augmentation des coûts de production avec un prix du lait en baisse. Ces conditions exigent un pilotage de la productivité dans l’exploitation et l’évolution des comportements des éleveurs vers une dimension managériale.

Laurent Stefanini (responsable ruminant Alicoop) – L’après quota, pour un fabricant d’aliments, c’est l’accompagnement de l’agrandissement des élevages. Pour une région comme le Poitou-Charentes, près de 50% des élevages laitiers disparaitront en dix ans. Dnc Donc une augmentation conséquente de la taille. Avant de parler nutrition, il faut parler de résultats technico-économiques afin de conseiller au mieux l’éleveur en nutrition et sur ses coûts de production. Les fabricants d’aliments développent donc des services comme des outils de gestion technico-économique.

Table ronde avec Patrick Rouleau (Président de la laiterie d’Echiré) qui explique que la stratégie « premium » est une stratégie fonctionnelle. Et Pierrick Cotto (président d’Eilyps) qui pointe l’évolution structurelle du conseil en élevage pour accompagner des élevages de plus grande taille et plus pointus techniquement.


Présentation de la session. R. Sachot
Olivier Salat
Pascal Lebreton
Yossi Brami
Jacques Eouzan
Hermjan Darwinkel
Olivier Perret
Laurent Stéfanini