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en alimentation et productions animales
22
Novembre
Journée Vaches laitières. Paris le 22 novembre 2016
Compte rendu

L’Aftaa organise chaque année une journée consacrée aux dernières évolutions concernant les vaches laitières, du point de vue technique mais aussi économique. La session 2016 s’est tenue à Paris le mardi 22 novembre. Organisée par un groupe d’administrateurs de l’Aftaa (Roland Sachot, Patrick Chapoutot, Valérie Moisan, Pierre Mathevet , René Vallet), la journée a privilégié des interventions longues (45 à 50 min) suivies de temps de discussions qui ont permis d’engager largement le débat sur des questions très pointues, que ce soit la définition des aliments complémentaires dans le système Systali ou bien encore les bénéfices et les risques potentiels des microARN dans le lait de consommation… Le matin, modéré par Philippe Schmidely (AgroParisTech) s’est concentré sur la technique avec le nouveau système de tables Inra Systali, les outils de monitoring, la nutrigénomique. L’après-midi, modérée par  Laurent Thiaucourt (Lorial), était 100% économique avec un focus sur l’Irlande et un point sur les forces et faiblesses de la filière laitière française, face aux bassins laitiers de l’Europe du Nord.

Daniel Sauvant (Inra-AFZ) Les nouvelles tables nutritionnelles de l’Inra vont être publiées en 2017. Elles s’appuient sur la proposition d’un système complet beaucoup plus précis que les précédents, Systali qui propose notamment un nouvel indicateur, BalProRu pour prendre en compte les flux au niveau du rumen. Le projet Systali est un vaste programme qui mobilise plus d’une trentaine de chercheurs pour une plus grande précision nutritionnelle. Le système de fonctionnement du rumen a été revu avec, notamment, des lois de réponses digestives par rapport aux nutriments absorbés. Les besoins non productifs (anciens besoins d’entretient) en énergie et surtout ceux en protéines ont été accrus. Pour la production laitière, Systali propose une nouvelle efficacité des PDI absorbées et permet ainsi de prédire les rejets azotés. Enfin, les chercheurs proposent des lois de réponses plus précises sur les niveaux des apports de concentrés ou de nutriments. Autre nouveauté, ils publient une loi de réponse sur le risque d’acidose.

Raphaël Guatteo (Oniris Nantes) Les éleveurs ont déjà bien intégré des outils de monitoring autour de la reproduction, que ce soit pour la détection des chaleurs ou du vêlage. Ils n’ont pas forcément toujours un intérêt économique à l’utilisation de ces outils, mais une récente enquête montre que ceux qui les ont adoptés ne veulent pas revenir en arrière car ils leur apportent une réelle sécurité et réduisent leur stress. Aujourd’hui, les développements concernent plus la détection précoce des pathologies, soit avec des outils dérivés du suivi de la reproduction, soit avec des outils totalement dédiés, par exemple pour le suivi de la rumination ou de la température. Les principaux challenges des années à venir seront de déterminer comment combiner les données très diverses et d’établir le bon niveau d’alerte afin de ne pas surcharger l’éleveur d’informations « potentielles » tout en l’alertant quand les risques sont réels. pact de la volatilité des cours pour les éleveurs;rche pour soutenir la production techniquement et économiquement avec, par exemple pour le suivi de la rumination ou de la température. Les principaux challenges des années à venir seront de déterminer comment combiner les données très diverses et d’établir le bon niveau d’alerte afin de ne pas surcharger l’éleveur d’informations « potentielles » tout en l’alertant quand les risques sont réels. pact de la volatilité des cours pour les éleveurs;rche pour soutenir la production techniquement et économiquement.

Christine Leroux (Inra Theix) La recherche confirme que l’alimentation peut moduler l’expression de la génétique et influence le fonctionnement et, donc, la production de la glande mammaire. Cette nutrigénomique n’a pas encore livré tous ses secrets et les chercheurs travaillent notamment avec les généticiens pour préciser les gènes d’intérêt pour la sélection génétique… Actuellement, les chercheurs se penchent sur des molécules de très petites tailles, les microARN, qu’ils ont trouvé dans le lait et dont ils souhaitent élucider la provenance ainsi que les fonctions. Ils pourraient être utilisés comme indicateur de l’état sanitaire de la mamelle, mais les recherches n’en sont encore qu’au tout début. Un microARN s ‘est ainsi montré un bon candidat comme indicateur d’une inflammation due à un staphylocoque mais il est illusoire d’imaginer s’appuyer sur un seul microARN.

Karl Walsh (Ambassade d’Irlande) Basée sur la valorisation maximale de l’herbe, la production laitière irlandaise a connu une belle croissance ces dernières années. Elle exporte 90% de sa production et représente un maillon important de l’économie irlandaise. Elle reste toutefois très mineure dans le concert européen. L’objectif national est de poursuivre cette croissance et de passer de 11 milliards d’euros à 19 milliards d’euros d’exportation d’ici 2025.Tous les maillons de la chaîne de production, de l’élevage aux laiteries en passant par les conseillers et la recherche, se sont mis en ordre de marche pour soutenir la production techniquement et économiquement avec, par exemple, la mise en place de contrats réduisant l’impact de la volatilité des cours pour les éleveurs. Il reste de la marge pour progresser techniquement. Ainsi, 10% des éleveurs laitiers seulement parviennent à l’objectif de 15 t de MS par hectare d’herbe. La durabilité est un autre  facteur important pour l’image du pays avec le programme Origine Green mis en œuvre de la ferme à la laiterie pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’empreinte carbone, améliorer la gestion de l’eau et de l’énergie, accroître la biodiversité.

Gérard You (Idele)  L’Union  Européenne est l’un des principaux acteurs du marché laitier international et en a largement alimenté la progression ces dernières années. Au sein de l’UE, la France a moins progressé que la moyenne mais tient toujours correctement sa place. Elle possède d’indéniables atouts comme  ses conditions pédoclimatiques favorables, son foncier peu cher, l’autonomie alimentaire des élevages et leurs coûts de production, sans tenir compte des groupes laitiers de taille très expansionnistes à l’export et son marché national assez captif. La crise liée à la dérégulation suite à  la fin des quotas laitiers devrait toutefois déboucher prochainement vers un ralentissement de la production, le redressement des marchés et, donc, des prix. Après  la forte baisse des derniers mois, ils devraient reprendre de la hauteur en début d’année ou au printemps 2017.

Avec le concours de..
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Daniel Sauvant
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