Spécialiste des formations
en alimentation et productions animales
27
Mars
Journée filière chèvres laitières. 2018
Compte rendu

56 participants très attentifs

 Les chèvres ne sont pas de petites vaches. Fort de ce constat, l’AFTAA a organisé le 27 mars une session de formation autour de l’alimentation de cette espèce, sous tous ses aspects, de l’alimentation des chevreaux dès leur naissance aux résultats technico-économique des élevages et à leur typologie selon leur modèle alimentaire en passant par les nouvelles pathologies liées à l’alimentation.

Ludovic Ducrocq (Bonilait) pointe l’importance d’un bon démarrage des jeunes avec un colostrum de qualité afin d’assurer le réel transfert d’immunité dès la naissance. Il liste également un certain nombre de points clés pour la période lactée tels qu’un GMQ de 200 g/jour (190 pour la race alpine, 210 pour les saanens), l’uniformité des goûts tout au long de l’alimentation lactée et, surtout, le maintien de lots homogènes.

Erik Sulmont (Inzo-Neovia) montre qu’un ajustement des apports protéiques pour coller au mieux aux besoins passe par une réflexion poussée autour des acides aminés limitants. Méthionine, histidine, thréonine et acides aminés à chaines ramifiées sont à suivre en priorité.

Jérôme Despres (vétérinaire, Bocavet) rencontre toujours des pathologies liées à l’alimentation même si les plus grosses erreurs nutritionnelles sont moins courantes qu’il y a une vingtaine d’années. L’ajustement reste toutefois à contrôler avec des cas croissants d’acidoses chroniques et des entérotoxémies notamment. Le mode de distribution est crucial : la chèvre est par exemple faite pour manger en hauteur et une distribution d’un bon foin avant chaque repas peut arranger bien des choses.

Pr Gerardo Caja (Université autonome de Barcelone) travaille beaucoup sur les stress de chaleur. Il n’existe pas aujourd’hui de solutions miracles mais c’est bien la chèvre dans son ensemble qui doit être prise en compte : la robe, la longueur des poils et des oreilles, les bâtiments, l’accès à l’eau et la ventilation mais aussi les cornes participent à la gestion du stress. La nutrition aide avec l’impératif d’un bon équilibre ruminal et une supplémentation en matières grasses, en bicarbonate de soude comme en sel.

Benoît Baron (Idele) montre combien le vrai défi de la filière chèvre est celui du renouvellement des éleveurs dans un marché très dynamique qui a cru de 35% depuis l’année 2000. Les pays producteurs diffèrent. Ainsi, la France compte 9% du cheptel européen, assure 31% de la collecte et produit 54% des fromages de chèvre, notamment en important de la matière première (1 litre sur 5 était importé en 2017). La collecte va probablement redémarrer en 2018.

Stéphane Laizin (Alteor Cogedis) rappelle combien la première crise de 2007 a entamé une série d’années très compliquées avec une seconde crise dure en 2011. Dans l’attente des données complètes pour 2017, l’expert montre déjà la grande variabilité entre les producteurs : un EBE caprin de 301 €/1000 litres pour le premier quart contre une moyenne nationale de 213,8 €/1000l. Ce n’est pas le volume mais bien la technicité qui fait le résultat : les meilleurs affichent un cout de production de 535 €/1000 l contre une moyenne de 647…

Laurent Galliot (BTPL) indique que seuls 2% des éleveurs caprins sont en GTE. Il propose une typologie en trois catégories selon l’apport de fourrages plutôt que selon leur taux de concentrés. Mais, il montre qu’il existe plus de différences entre éleveurs de chaque groupe qu’entre les moyennes des différents groupes. La cohérence du système est un point clé.

 

 


Présentation Girardo Caja
Présentation Jerôme Després